La CGT n'a pas apprécié les propos de Gwendal Rouillard (notre édition de lundi) sur les dossiers
DCNS, STX et Fonderie de Bretagne.Le syndicat a souhaité se livrer à une mise au point.
DCNS : huit ou onze Fremm ?
Le député assurait, lundi, que le contrat de onze Fremm (Frégates multimissions) serait assuré, précisant : « la
négociation n'est pas terminée ». Il pointait également la position des organisations syndicales, accusées de «
rendre les armes ». « Onze Fremm sur un cadencement identique, c'est notre combat », rappelle Olivier Laurent.
Qui s'interroge : « Patricia Adam, présidente de la commission Défense, en annonce huit de sûres, lui-même dit
que les négociations ne sont pas terminées... » Sur ce dossier, la CGT attendait autre chose du bilan du député : «
Il ne dit rien sur les 34.000 emplois supprimés dans la Défense, rien du projet de vente de DCNS, et ne donne pas
de réponse sur le problème de la sous-traitance étrangère dans l'entreprise, alors que l'État, donc lui, est
actionnaire majoritaire ! »
STX : « on ne veut pas être vendu »
Dans nos colonnes, Gwendal Rouillard formulait le voeu de « voir le chantier naval du Rohu racheté dans les
prochains mois par Kership », joint-venture créée par DCNS et Piriou. Là encore, la CGT n'est pas sur la même
longueur d'onde. « Notre souhait, c'est de rester au sein de STX France », assure Pascal Le Mentec, qui précise
: « J'ai interrogé ma direction à Saint-Nazaire et au Rohu : d'après eux, on n'est pas à vendre. Peut-être le député sait-il des choses que nous ignorons. Qu'il les dise ! ». La CGT en profite pour rappeler s'être positionnée contre la création de Kership, « simple maître d'oeuvre pour la construction de bateaux à bas coûts, par des chantiers à bas coûts ».
Fonderie de Bretagne : « pas de signature »
« Il faut signer » l'accord de compétitivité à la Fonderie de Bretagne, maintient Gwendal Rouillard. « On s'est battu pour obtenir la reprise par Renault, pas lui. Aujourd'hui, tout ce qu'on a réussi à obtenir est remis en cause. Il y a un an, on a signé un accord de 35 h reconnaissant la pénibilité au travail. Aujourd'hui, avec ce nouveau projet d'accord, la direction fait disparaître la notion de pénibilité pour tous ceux qui posent 15 ou 20 tonnes de fonte chaque jour. C'est inacceptable », tempête Maël Le Goff. « On demande aux salariés, aux petits de faire un chèque en blanc, de se résigner à toutes les concessions pour réduire le coût du travail », dénonce le syndicat. « Si négocier, c'est dire "sans accord la boîte ferme", c'est inacceptable ! On a demandé un CHSCT extraordinaire sur l'impact des mesures proposées. On s'y tient : la date du 20, invoquée par la direction, n'est valable que pour obtenir l'intéressement cette année. On ne s'y arrêtera pas », prévient le syndicat.
Le télégramme - le 19/06/2013