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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 16:00
J'ai rencontré le 7 mars un syndicaliste FO de Gad Lampaul-Guimiliau afin d'avoir une meilleure connaissance de la situation et de ses évolutions possibles, de connaître l'état d'esprit des salariés et de voir ce que l'on pourrait faire à notre niveau pour faire pression afin que tout soit mis en oeuvre pour sauver les emplois.
FO est le syndicat majoritaire à Lampaul-Guimiliau: le syndicat a conduit l'an passé un mouvement revendicatif de 3 mois (se traduisant par un refus des heures supplémentaires, chacun quittant la chaîne après ses 7 heures de travail réglementaires) pour réclamer une prime exceptionnelle de 500€ à GAD Lampaul Guimiliau comme dans les abattoirs bénéficiaires du groupe. Les dirigeants n'ont pas donné satisfaction aux salariés.
Le groupe GAD a 650 salariés CDI à Josselin, 850 salariés CDI à Lampaul Guimiliau, 50 au siège social de Morlaix, 77 sur Saint Nazaire.
Signe inquiétant, les 30 derniers intérimaires à l'abattoir de Lampaul-Guimiliau sont partis la semaine dernière. Il n'y en a plus, pas plus que des CDD, dans le passé occupés par beaucoup de salariés d'origine étrangère faisant les tâches les plus difficiles et les plus ingrates. La variable d'ajustement quand il faut maintenant faire face à un surcroît d'activité, ce sont les contrats saisonniers étudiants offrant des réductions de charges très importantes pour l'employeur.
Le groupe GAD appartient depuis quelques années, non plus à la famille GAD mais à la coopérative légumière CECAB, également propriétaire de Boutet-Nicolas où des centaines d'emplois sont en train d'être supprimés à Rosporden. Cette coopérative est gérée de manière capitaliste et sans cohérence pour le maintien et le développement des activités, si l'on en croit le "plan de de sauvegarde" de l'emploi à Boutet-Nicolas, à Rosporden. Peut-être en partie parce que le groupe était au départ spécialisé dans le légume et pas dans la viande, il y a eu selon les syndicalistes une mauvaise gestion avérée.
Traditionnellement, GAD employait une main d'œuvre peu qualifiée et peu combative pour défendre ses droits issue du monde paysan – des enfants et des femmes d'agriculteurs qui voulaient rajouter un salaire à l'exploitation. C'est un milieu où le salarié avait tendance à encaisser, à ne rien dire, à ne pas se révolter.
Les conditions de travail sont évidemment très dures du fait de la nature de la tâche, des horaires décalées, des cadences, des gestes à faire à répétition: beaucoup d'ouvriers sont abîmés par le travail, souffrant de troubles musculo-squelettiques et de douleurs, utilisent des antidouleurs pour moins souffrir au travail. Les salaires sont très bas, à un niveau révoltant même par rapport à la pénibilité de ces métiers: de 1150€ à 1250€ net en général (avec une dizaine d'années d'ancienneté), 1500€ net pour des découpeurs avec la prime aux contraintes physiques.
Pour eux, le SMIC à 1700€ net que réclamait le Front de Gauche aux présidentielles et législatives, ce ne serait pas du luxe!
Les relations sociales entre la direction d'un côté , les salariés et les syndicats de l'autre, sont mauvaises. Récemment, à Lampaul-Guimiliau, on a viré un très bon découpeur polyvalent parce qu'il revendiquait trop et créait un climat de combativité autour de lui. Le syndicaliste avec qui j'ai échangé a lui été personnellement victime d'un changement de poste punitif, assorti pendant un an de convocations toutes les semaines pour voir où il en était et s'il allait craquer. Les gens cassés physiquement, moins performants, sont poussés au départ par du harcèlement ou des changements de postes qui visent à les pousser vers la sortie sans licenciement. C'est une gestion par la terreur: tu marches ou tu crèves.
Avant le regroupement avec Josselin qui appartenait à la CECAB, l'abattoir de Lampaul-Guimiliau était bénéficiaire. En 2012, il a fait 19,4 millions d'euros de pertes, ce qui est considérable.
Qu'est-ce qui en est responsable?
Pour FO, ce n'est pas seulement imputable à la crise porcine, qui provoqaue la fermeture d'autres abattoirs dans l'ouest, comme celui de Saint Brice en Cogles: un cours du porc très peu élevé en raison de la pression des hypermarchés et de la concurrence des pays à bas coût de production, le prix des aliments élevé en raison des logiques spéculatives sur les céréales, ce qui se traduit par de la casse chez les producteurs de porcs et un moindre approvisionnement. Cette crise porcine  « a bon dos » et permet un peu trop facilement à la direction de GAD de s'exonérer des conséquences d'une très mauvaise gestion. Le directeur commercial n'a pas fait grand chose pour trouver des marchés, récupérer des clients: il n'a pas été à la hauteur selon les salariés.
De plus, c'est indéniable que GAD souffre de la concurrence allemande. En Allemagne, la main d'œuvre des pays de l'est qui travaille dans les abattoirs (Pologne, ex-Yougoslavie) est payée 600€ par mois (ce qui n'est pas le cas des polonais qui travaillent chez GAD, payés comme les autres). Du coup, ces abattoirs peuvent se permettre d'acheter le porc aux producteurs à un meilleur prix. C'est comme ça que les producteurs indépendants du Finistère se trouvent à envoyer 2000 porcs par jour en Allemagne alors que GAD Lampaul-Guimiliau, qui a des marges suffisantes, dans « les belles années », avec 5200 cochons par jour, tourne aujourd'hui au ralenti, avec environ 3600 cochons par jour.
On marche sur la tête! A cause de cette libre concurrence et de ce dumping social lié à la mise en concurrence de systèmes sociaux inégaux, avec une main d'œuvre très peu payée outre Rhin, on multiplie les déplacements et on délaisse l'emploi local. Les producteurs de porcs de la région pourraient d'ailleurs s'en mordre les doigts si l'activité cessait complètement à GAD.
Il y a eu aussi un autre facteur qui explique les difficultés financières et les « difficultés d'approvisionnement » de GAD: en 2006, des mesures ont été adoptées au niveau européen pour le bien-être animal. Les éleveurs ont tardé beaucoup pour se mettre aux normes tout en empêchant pour certains groupements comme PRESTOR (800 producteurs) les subventions, ce qui fait qu'ils sont aujourd'hui en difficulté.
Aujourd'hui, GAD est en redressement judiciaire, le groupe doit beaucoup d'argent à Randstad, le "négrier hollandais", une agence d'intérim internationale. Les salaires sont payés à partir du compte de l'administrateur judiciaire depuis février.
Plusieurs options sont envisagées:
  • La première, mais personne n'y croit vraiment malgré la résolution à se battre pour garder les emplois, c'est le maintien de tous les emplois et de l'activité grâce à un repreneur providentiel.
  • La seconde, c'est la fermeture catastrophique des 4 sites (Lampaul, Morlaix, Saint Nazaire, Josselin) avec 1650 personnes privées d'emploi dans un contexte de montée du chômage, des couples où les deux conjoints se retrouveraient au chômage avec des tas de dettes sur le dos, alors que ces salariés ont peu de qualification auront des difficultés à retrouver un emploi stable et correct, sans compter les villages et les villes mis en difficulté par ces destructions d'activités, notamment dans la région de Morlaix et de Landivisiau.  
  • La troisième, c'est le rachat par un repreneur (peut-être Bigard qui s'était déjà proposé il y a quelques années) du site de Lampaul, qui a l'avantage de disposer d'un centre de méthanisation, d'une station d'épuration, d'une grande surface, et pourrait se recentrer sur l'abattage et la découpe primaire brute en délaissant l'activité découpe affinée, devenue moins rentable), tandis que Josselin resterait avec la CECAB, avec un avenir incertain. Mais qui nous dit que BIGARD, qui représente un capitalisme familial pragmatique, va investir dans une filière viande en crise en ce moment? C'est loin d'être acquis. Même dans l'hypothèse du rachat de Lampaul par GAD, il est à craindre qu'on en profite pour supprimer la moitié des emplois et tout automatiser.
    Il y a de nombreux signes inquiétants en ce moment: On a abandonné l'activité dessossage, triperie (elle fournissait pourtant une marge bénéficiaire à GAD), saucisserie à l'abattoir de Lampaul-Guimiliau.
  • Après l'échec du plan dit ORE - comme Retour à l'Equilibre -  conduit sur 2 ans et qui s'est traduit par l'application de techniques de management fumeuses, on a recruté les managers de transition de la compagnie « Amadeus Dirigeants », qui a déjà sévi chez Presstalis, spécialisés dans la « préparation » des plans sociaux: pousser les récalcitrants à la faute, les licencier pour mieux faire accepter les conditions de l'employeur lors du plan social, diviser le personnel... CF: sur le site internet du Parti de Gauche: lire l'article "la droite brune à Presstalis".  http://socialistemerysien.over-blog.com/article-la-droite-brune-a-presstalis-112087504.html Le directeur du site de Lampaul vient de Amadeus.dirigeants, le DRH Groupe de "transition" s'appelle Marc Bijaoui et son 2eme couteau qui sévit à Lampaul s'appelle Bouillard.
    Aujourd'hui, les syndicats ne peuvent plus revendiquer à l'intérieur de l'entreprise: jusqu'au 24 avril, c'est une période d'observation où les licenciements individuels sont à redouter. Les salariés sont écoeurés. Dans leur majorité, ils ont voté Hollande au deuxième tour des élections présidentielles. Ils attendaienbt eux aussi un changement, un progrès pour eux, leurs conditions de travail et leur quotidien. Ils ont fait part de leur colère et de leur scepticisme à Chantal Guittet et Gwenegan Bui, les députés PS de la circonscription de Landivisiau-Landerneau et Morlaix, qui sont venus leur dire qu'ils feraient tout pour sauver les emplois. Beaucoup sont prêts à en découdre et ne font plus confiance aux politiques. Certains partis essaient de tirer les marrons du feu, comme la droite qui se met au service des industriels et des lobbies agricoles et agro-alimentaires ou le FN qui surfe sur la désespérance sociale en venant tracter à Lampaul Guimiliau. Pourtant, ce que réclament les syndicalistes (FO et CGT du moins) et ce qui pourrait nous faire sortir par le haut de cette affaire, ce sont des propositions que le Front de Gauche est le seul à porter dans une logique de prise de responsabilité:
  • Priorité au bien-être des salariés par rapport aux logiques de profit financier: le « bien-être animal » est à prendre en compte, mais celui des ouvriers aussi!
  • Soutien de l'État pour une réappropriation publique et une gestion par les représentants des salariés et de la collectivité de l'entreprise où l'on est en train de casser l'emploi.
  • Droit de regard effectif des syndicats sur la direction d'entreprise.
  • Lutte contre le dumping fiscal et social en Europe par la promotion d'un salaire minimum européen garanti, un protectionnisme minimal permettant de relocaliser les circuits de production-distribution.
  • Contrôle des marges de la grande distribution.
  • Planification écologique visant la souveraineté alimentaire et industrielle comme la prise en compte réelle des enjeux environnementaux.
Sur le moyen terme, il faut évidemment transformer profondément le "modèle" agricole et agro-alimentaire breton, trop centré sur l'agriculture productiviste, l'élevage industriel, l'hyper-spécialisation (15 millions de cochons sont élevés en Bretagne). Il faut aller vers des productions de meilleure qualité (même si la viande porcine qui sort de Lampaul Guimiliau est de qualité tout à fait honorable, selon le salarié rencontré), une agriculture moins intensive, plus respectueuse de l'environnement. La qualité de la nourriture et la qualité des eaux, le recentrage sur les circuits courts sont à prendre en compte. En même temps, cette évolution doit se préparer, être dirigée par étapes, progressivement, sans être laissée aux mains des forces de marché. C'est la condition pour qu'elle soit le moins douloureuse possible socialement.
Aujourd'hui, dans l'agro-alimentaire, ce sont des milliers d'emplois qui sont menacés en Bretagne, particulièrement dans la filière avicole et porcine, alors que le chômage a progressé de manière très importante dans notre région ces dernières années (plus 55,6% en Bretagne depuis 2006, 78000 demandeurs d'emplois en plus).
Il faut donc exiger du gouvernement qu'il fasse tout pour sauver les emplois à GAD par un véritable interventionnisme politique et sur le moyen terme, en rompant avec les dogmes européens ultra-libéraux qui mettent en concurrence les salariés pour le plus grand profit du patronat.
Ismaël Dupont
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 21:42
Des échauffourées ont eu lieu ce matin devant l'abattoir de Josselin (Morbihan), où des salariés du site GAD de Lampaul-Guimiliau, qui doit fermer, sont venus empêcher leurs collègues de travailler. Près de 900 postes devraient être supprimés au sein du groupe.
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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 23:24

salauds d'povres

C’est donc toi, clampin de salarié, de retraité et de consommateur, qui plombe la compétitivité des entreprises. Le fouet de la CSG et de la TVA - l’impôt le plus injuste déclarait naguère le candidat – va bientôt te tomber sur le râble, à la grande joie de Laurence Parisot et des 98 patrons pleureurs. On te l’a répété depuis quinze jours sur tous les tons à longueur de gazettes : le coût de l’heure de travail français est beaucoup trop cher. Plus cher en tout cas qu’au Maghreb où aujourd’hui Renault fabrique la majorité de ses bagnoles. Encore heureux que tu puisses pour l’instant les acheter. Profites-en. Ça va pas durer. 

Quand on te parle « coût du travail », le clampin que tu es entend évidemment « coût des salaires » et culpabilise très fort. Voilà qui est finement joué !

Tu veux que je relise la phrase qui t’assassine à longueur de médias ? 

En France, « les marges des entreprises après versement des dividendes représentent 6,8% du PIB contre 11,05% en Allemagne et 9,63% en zone euro »

6,8% de marge seulement ! T’as pas honte de pressuriser ainsi les entreprises ? 

Quoi ? Oui, t’as bien entendu ! J’ai bien dit « après versement des dividendes ». J’ai fait exprès de ne pas mettre de virgules ni avant ni après cette incise, pour te lire la phrase d’un seul jet, en espérant que tu ne retiendrais que les pourcentages. C’est quoi ces dividendes sans virgules qui font partie intégrante du « coût du travail » ? Ce qui est reversé aux valeureux actionnaires, parbleu ! La rémunération du capital si tu préfères. Cette part a augmenté de 27% entre 2007 et 2012. Elle a triplé en trente ans pour une masse salariale à la ramasse de 8 points depuis 1982. Toujours depuis 82, tournant fatidique, par tout un tas de petites astuces sur ta fiche de paye, l’équivalent de 1.500 milliards d’euros de salaires brut ont basculé des salaires vers les profits .


    Les chiffres de l’INSEE sont comme les habits du dimanche. Dès que tu les enlèves, tu te retrouves à poil devant la glace. Que dit la glace ?  Contrairement à ce que claironnent les médias, quand on réintègre à l'addition ces "versement de dividendes", l’heure de fabrication d’une bagnole est de 43,14 € en Allemagne, seulement de 33,38 € en France. On ne serait pas, des fois, en train de te mener par le bout du groin ? 
    Ces 20 milliards d’euros supplémentaires, qui viennent d’être accordés aux actionnaires des entreprises, vont te tailler un joli costard. Merci Sarko. Quoi ? C’est plus lui le président ? Ah bon !
    
  Cf aussi l’article de Christine Jakse dans le Monde diplo de novembre 2012

http://kergrist.pagesperso-orange.fr/pageprincipalecoeur.html#tocsin

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 23:00

Photo : mdr !

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 22:57

Pour suivre les salariés de Boutet Ncolas, cliquer sur la boite de flageolets, made in Finistère.

 

Soutien aux salariés de Boutet Nicolas à Rosporden

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 22:54

Sauvons les sites de LAMPAUL et de ST NAZAIRE ! Mobilisons nous...tous ensemble !!

 

Le lien est ici, bon courage aux Camarades de la charcuterie !

 

 

Photo : ;)

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 22:45

 

Le lien à suivre 

 

La Foire aux ..., après Marseille, le cochon de bretagne va faire saliver les papilles !

 

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 22:43

 

Tandis qu’une bonne centaine de leurs camarades sont partis bloquer le pont de l’Iroise, à Brest, les salariés de Gad maintiennent le blocus sur le site de Lampaul. Jour et nuit.

 

« On ne bougera tant que Mr Bijaoui, directeur des ressources humaines chez Gad ; Mr Peter, directeur de Gad SAS et Mr Jannez, directeur de la Cecab, ne se seront pas assis autour de la table des négociations », annoncent les salariés mobilisés à Lampaul. Et ce blocus a des conséquences désastreuses. Ce sont des centaines de tonnes de viande fraîche qui partent à la poubelle. « À croire que la direction préfère le gaspillage aux négociations », lâche Gilbert Bodennec, un salarié.

 

Les salariés mobilisés réclament la révision du plan de sauvegarde de l’emploi et des primes extra-légales. « Depuis 4 ans, depuis que Gad a fusionné, 15 millions d’euros ont été versés pour boucher le trou de Josselin. Et nous, nous n’avons plus nos primes d’intéressement et la participation au bénéfice », ajoute Rachel Réault.

 

Par ailleurs, les agriculteurs sont solidaires des « Gad ». Ils viennent les réapprovisionner en palettes et bois de chauffage;

Ouest france - Social

vendredi 18 octobre 2013
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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 19:01
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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 18:59
«Les appareils électroménagers sont volontairement fabriqués pour durer moins longtemps»

 

Recueilli par PHILIPPE BROCHEN 16 septembre 2010 
«Les appareils électroménagers sont volontairement fabriqués pour durer moins longtemps»«Les appareils électroménagers sont volontairement fabriqués pour durer moins longtemps» (AFP)

 

INTERVIEW

 

Le constat est alarmant. Et illustre au mieux la société de surconsommation qui est la nôtre dans les pays riches. Selon l'association Les Amis de la terre, la durée de vie actuelle des appareils électroménagers serait aujourd'hui en moyenne de 6 à 9 ans, contre 10 à 12 ans il y a une dizaine d'années, alors que, paradoxalement, les technologies n'ont de cesse de progresser.

Alors que la prévention des déchets est au coeur des Assises nationales des déchets qui se déroulent depuis ce jeudi et jusqu'à demain à Paris, l'ONG vient de rendre public un rapport intitulé «L'obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage» sur les produits électriques et électroniques.

Un travail qui, selon Les Amis de la terre, «montre que les stratégies mises en place pour réduire la durée de vie des produits augmentent considérablement le volume des déchets, mais aussi contribuent à l'épuisement des ressources naturelles».

Anne-Laure Wittmann (photo), responsable de la thématique déchets aux Amis de la terre France, revient pour liberation.fr sur cette enquête et livre des propositions pour sortir de la logique commerciale en place.

Pourquoi avoir lancé une telle étude?

Depuis quelques années on entend souvent parler de réduire nos déchets, à l'instar par exemple de la campagne de l'Ademe «Réduisons nos déchets, ça déborde». Les actions sont principalement ciblées sur le consommateur en fin de chaîne. On parle aussi beaucoup des emballages mais peu des appareils électriques et électroniques, alors que tout le monde a le sentiment plus ou moins diffus que les produits sont de moins bonne qualité et durent de moins en moins longtemps. La machine à laver de grand-mère a tenu vingt ans, celle qu'on achète aujourd'hui va peut-être durer cinq-six ans.

Cette étude est-elle une première en France?

Oui. En France, l'obsolescence programmée est un concept très peu connu. C'est un sujet beaucoup plus connu dans les pays anglo-saxons, en particulier au Royaume uni.

Cette tendance à l'obsolescence des appareils répond-elle, de la part des fabricants, à une volonté de faire des économies dans la fabrication, c'est-à-dire avec des technologies moins évoluées, ou dans la qualité des matériaux utilisés dans la fabrication?

Elle répond surtout à un souci de vendre plus, parce qu'il y a eu quand même des avancées technologiques. Mais nous sommes dans une ère de consommation de masse. L'idée, c'est de vendre des grandes quantités et le plus souvent possible. Les appareils ménagers sont donc volontairement fabriqués pour durer moins longtemps

Vous voulez dire que les fabricants font volontairement fabriquer des choses plus fragiles?

Concernant la qualité, il y a eu, comme vous le savez, une délocalisation massive de la production hors d'Europe, majoritairement en Asie, pour réduire les coûts, notamment en ressources humaines. Quant à la fragilité des produits, elle résulte de matériaux de moins bonne qualité. On peut aussi réduire la durée de vie d'un produit en faisant en sorte qu'il ne soit pas démontable: par exemple quand la batterie, au lieu d'être vissée, est soudée. Dans ce cas, le réparateur ne pourra pas intervenir, car il y a un sceau qui l'engage en terme de responsabilité s'il la dessoude puis la ressoude. Ou alors parfois il est même impossible de dessouder et donc de procéder à la réparation.

Cette tendance à rendre les produits non-réparables est-elle nouvelle ou s'accélère-t-elle?

Les réparateurs de chaînes hifi que nous avons interrogés nous ont dit qu'à partir des années 90 les appareils sont devenus plus difficilement réparables. Il y a eu une baisse des prix sur le bas de gamme qui fait que les produits ne sont pas réparables ou du moins ce n'est pas rentable économiquement de les réparer par rapport au prix d'achat de neuf.

Vous avez interrogé cinq fabricants (But, Carrefour, Casino, Conforama, Darty) sur votre constat. Quelle est leur réponse et vous satisfait-elle?

Non. La plupart sont restés assez vagues dans leurs réponses. La conclusion qu'on en tire, c'est que leurs services après-vente sont des vitrines pour rassurer le consommateur et lui signifier qu'il y a une relation client et qu'ils sont joignables. Mais concrètement, les réparateurs de ces enseignes ont comme consigne de ne pas passer plus de vingt minutes chez les clients qui les appellent pour des pannes. Ils ne vont pas chercher avec application à faire le maximum de réparations possibles. Ils font le service minimum.

Vous voulez dire qu'ils sont dans la vente à outrance et pas du service au client?

Exactement. En France, on a un modèle économique par rapport à la réparation qui ne va pas. On attend des revendeurs et des distributeurs qu'ils fassent en même temps la réparation. C'est le fameux service après-vente. Il y a un côté un peu schizophrène là-dedans. Moi, si je suis revendeur, je vais essayer de vendre, de faire du chiffre.

Que préconisez-vous?

Il faut un circuit économique de la réparation qui soit plus sain. Nous sommes en train de réaliser des guides locaux de la réparation et du réemploi.

Les pouvoirs publics sont-ils au courant de la situation que vous dénoncez? Quelle est leur politique en la matière?

On dénonce le fait qu'ils aient donné carte blanche depuis une trentaine d'années aux fabricants, et qu'ils les aient laissé petit à petit diminuer la durée de garantie des produits comme une peau de chagrin. Là où avant on avait des garanties de dix ans, maintenant vous avez une mini garantie de un an. Et si vous voulez rallonger la garantie, vous devez payer en plus. C'est devenu un business. Et ces distributeurs ont mis en place leur propre service d'assurance privée. Ce n'est plus l'assurance du constructeur.

Que suggérez-vous aux pouvoirs publics qui sont censés protéger le consommateur?

On pense que les pouvoirs publics devraient imposer un rallongement de la durée de la garantie constructeur. Ils pourraient aussi davantage soutenir le secteur de la réparation. On a bien défiscalisé en partie les services d'aide à la personne. Les emplois liés à la réparation ne sont pas délocalisables, c'est de la main d'oeuvre française.

Recueilli par PHILIPPE BROCHEN
Libération Recueilli par PHILIPPE BROCHEN 16 septembre 2010 
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