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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 09:12

"Navale en péril" : le graffiti rouge annonce la couleur. Il orne l'un des bâtiments de la direction des chantiers de construction navale STX, anciennement appelés Chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Les deux derniers paquebots construits, le MSC-Magnifica et le Norwegian-Epic, lèveront l'ancre en février et en juin. Il ne restera, alors, qu'un dernier navire à achever : le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, un porte-hélicoptères qui doit être livré à la marine nationale en mai 2011. "Ensuite, c'est le vide, résume Joël Cadoret, secrétaire général CGT, 40 ans, dont dix-sept de chantier naval. Le carnet de commandes est égal à zéro."Un plan de départs volontaires de 351 personnes a été imposé par la direction.
"Un plan social déguisé", selon la CGT (majoritaire). Près de 480 000 heures chômées sont annoncées pour le printemps. "Les premiers ateliers ont fermé. D'ici deux semaines, près de 800 salariés seront au chômage partiel de longue durée, souligne M. Cadoret, lui-même déjà touché par la mesure. Après le départ du dernier paquebot, ce sont 1 500 salariés qui se retrouveront à quai." "On a déjà connu des baisses de charges mais à ce niveau-là, c'est du jamais-vu et c'est franchement angoissant", renchérit Marc Ménager, technicien, délégué syndical CFDT, 55 ans, trente-cinq ans de métier.
L'âge d'or de la "navale", "avec 5 167 salariés aux Chantiers au début des années 2000", rappelle M. Cadoret, est révolu. La courbe des emplois a plongé : l'effectif a été divisé par deux en dix ans pour plafonner à 2 500 salariés. Or, un emploi dans la navale égale six emplois induits.

Le fleuron industriel bat pavillon coréen depuis 2008. "L'avenir des Chantiers se joue aujourd'hui, alerte Joël Batteux, maire (PS) de Saint-Nazaire depuis vingt-sept ans. Il faut absolument qu'une commande tombe dans les semaines qui viennent." Le scénario catastrophe d'une fermeture "ne peut être occulté", selon Jacques Auxiette, président (PS) du conseil régional. Face à ce marasme, la région se bat comme elle peut. Elle a mis en place un plan de formation pour les salariés des chantiers et alloué une enveloppe de 1,5 million d'euros aux entreprises sous-traitantes de la navale. Cinq millions d'euros ont aussi été consacrés aux programmes de recherche et développement des chantiers : projets de construction d'un ferry propre alimenté au gaz naturel liquéfié, réalisation d'un prototype de navire destiné au transport et à la pose d'éoliennes offshore.

"On va sévèrement dérouiller"

Ces chiffres montrent bien que la capacité financière de la région sur un tel dossier n'est pas - et de très loin - à la hauteur de l'enjeu. Le nerf de la guerre, ce sont les deux commandes de paquebots, envisagées par l'armateur italien MSC, qui joue l'Arlésienne depuis deux ans. Un contrat de plus de 1 milliard d'euros. La crise du trafic des porte-conteneurs a plombé les résultats de MSC, numéro deux mondial dans ce domaine. Sur le papier, pourtant, l'équation paraît simple : "Non seulement le marché de la croisière se maintient, mais il continue de se développer, souligne M. Batteux. Les Chantiers ont un savoir-faire. MSC a fait la preuve qu'il sait exploiter ces paquebots avec une bonne rentabilité. La pierre d'achoppement, c'est le tour de table financier."

L'Etat, désormais actionnaire à 33,34 %, est appelé à la rescousse pour débloquer la situation. "Le gouvernement doit imposer un pool bancaire pour porter l'achat, martèle M. Auxiette. Il doit agir avec la même énergie qu'il a employée pour venir au secours des banques durant la crise." "Ce n'est pas à l'Etat de passer commande à la place de MSC", objecte Jacques Hardelay, directeur général de STX France, qui juge que le gouvernement joue son rôle dans la défense de ces dossiers. Le responsable admet que la situation est "très difficile" et que "la survie de l'entreprise est liée à la prise de commandes". Mais il se veut optimiste, évoquant des négociations en cours. "C'est vrai que les équipes projets et devis n'ont jamais autant travaillé, admet M. Ménager. La direction se bat sur tous les projets de navire qui se présentent. Mais en attendant un contrat, on va sévèrement dérouiller. Et puis, le plan de départs volontaires va nous priver de main-d'oeuvre qualifiée. Ce n'est pas le meilleur gage de pérennité."

Yan Gauchard

Le Monde - la 16/02/2010
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