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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 21:01

Henri Karayan, né en 1921, est l'un des derniers témoins du groupe des FTP-MOI. Il a combattu sous les ordres de Missak Manouchian, avec ces hommes et ces femmes dont l'" Affiche rouge " perpétue le souvenir. Cette affiche de propagande nazie visant à stigmatiser les vingt-trois résistants fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien, prétend : " Si des Français sabotent et tuent, ce sont toujours des criminels professionnels qui exécutent, ce sont toujours des juifs qui les inspirent. " Or cette même affiche, aujourd'hui immortalisée par un poème d'Aragon, est devenue un symbole de la Résistance, un mythe, même... Dans son livre les Francs-tireurs de l'Affiche rouge, Arsène Tchakarian, qui a appartenu au même réseau, en retrace les combats. Henri Karayan relate ici deux moments significatifs, pour faire comprendre l'homme qu'était Manouchian :

" J'évoquerai ma première rencontre avec Missak Manouchian... C'était après la dissolution, en 1937, du Comité de secours pour l'Arménie (HOC), fondé par le docteur Haïc Kaldjian. Manouchian entreprit à travers la France entière une tournée des communautés arméniennes afin de mettre en place une structure de rechange : l'Union populaire franco-arménienne. C'est ainsi, tout naturellement, qu'en 1938 il fit halte à Décines, chez mon père, ancien responsable du HOC J'étais alors malade et alité depuis des mois. Avant la réunion du soir, ce personnage à la trentaine sportive demanda à me voir et passa un après-midi entier au chevet de l'adolescent de dix-sept ans que j'étais, dont le seul mérite était de participer à la vie des organisations culturelles arméniennes, il est vrai très actives dans cette commune de la région lyonnaise, nonobstant de nombreuses pressions. Nous avions monté une troupe théâtrale, une chorale, une équipe de football. Nous avions aussi organisé, un soir, la projection du premier film arménien : Bebo.

" Manouchian était un intellectuel engagé. Le procès, à Leipzig, des prétendus " incendiaires du Reichstag " l'avait fortement impressionné. Il m'en relata toutes les péripéties. Le 6 février 1934, il s'était rendu sur la place de la Concorde, avec bon nombre d'Arméniens, pour défendre la République. Cette année-là, il avait adhéré au Parti communiste. Il participait au mouvement Amsterdam-Pleyel contre la guerre, avec Henri Barbusse et Romain Rolland, dont il aimait le Jean-Christophe, et avait soutenu le Front populaire. Il écrivait pour des revues littéraires, notamment Zangou (" le Cours d'eau ") qu'il dirigeait, était membre de l'Association des écrivains communistes, correspondait avec les plus grands poètes arméniens : Avétik Issahakian et Archag Tchobanian. Quand éclata la guerre d'Espagne, il voulut s'engager dans les Brigades internationales. On le lui déconseilla. Où trouvait-il le temps de tout faire ?... Lors de notre première rencontre, il me parla d'Aragon et d'Éluard, qu'il connaissait. Il se tenait informé de la vie des gens de Décines. Je lui avais parlé des ouvriers de la Rhodiaseta, qui travaillaient " à la soie ", et de ceux de chez Gilet, tous pris dans un même cercle vicieux : à la merci de leurs patrons, que ce soit pour le logement ou les salaires. Quant aux conditions de travail, ils tenaient rarement plus de cinq ans et finissaient vitriolés de l'intérieur par les vapeurs d'acide... Et pourtant, ils restaient. Encore heureux s'ils n'étaient pas expulsés pour avoir envoyé un colis en Arménie. Le pire - c'est difficile à dire, mais c'est la vérité - c'est que l'homme qui les mouchardait était un Arménien... Voilà de quoi nous avions parlé, lors de cette première rencontre.

" L'organisation que Manouchian envisageait alors de créer avait pour objectifs l'émancipation et la culture arméniennes. Nous étions vite tombés d'accord. Quand nous évoquions l'actualité, nous étions si bien en résonance que j'aurais presque pu terminer ses phrases. Au moment de nous séparer, un peu honteux de l'avoir si longtemps retenu avant sa réunion, je lui avais demandé s'il n'avait pas l'impression d'avoir perdu son temps. " Détrompe-toi, m'a-t-il dit. Dans les plus grands meetings, je m'estime satisfait si j'ai pu convaincre trois personnes. " Je pensais ne jamais le revoir. Nos routes avaient peu de chances de se croiser de nouveau. C'était compter sans la pression des événements "...

RETROUVAILLES

"... Par la suite, je me retrouve à Paris, en mars 1942, en compagnie d'un antinazi allemand, Leo Kneler, évadé des prisons du IIIe Reich dans les années trente. Peu après, nous parvenons à joindre Manouchian. Face à notre désarroi, il nous recommande à sa belle-sour, Armène. Comme pour beaucoup, la distribution de tracts inaugure notre engagement. Puis Manouchian cesse de venir, et nous poursuivons seuls nos distributions, ignorant qu'il s'est déjà engagé dans la lutte armée. C'est dans cette période que s'opère la maturation du chef de la Résistance. Il a réfléchi, sur le terrain, à toutes les erreurs à ne pas commettre. Sa stratégie, c'est d'abord d'éviter les opérations suicides. Dogme intangible : avant chaque action, vérifier l'équation selon laquelle cent pour cent d'efficacité égalent cent pour cent de sûreté. Nécessité, aussi, de constituer un arsenal suffisant. Nécessité, enfin, de frapper l'ennemi dans ses centres nerveux. Pour le dépôt d'armes, Manouchian nous propose, à Léo et à moi, de nous faire embaucher à Satory. L'expérience n'est pas concluante. Et, comme je suis coiffeur, il m'envoie à l'hôpital de la Pitié, où on lui a signalé la présence de nombreuses personnalités nazies. Je travaille dans les salles. Je peux ainsi circuler dans tout l'hôpital. Un jour, dans le quartier carcéral de l'établissement, je dois couper les cheveux d'un jeune homme, un enfant... Malgré les cris et les insultes de son garde, il s'adresse à moi : " Demain, je serai fusillé ; je suis d'Argenteuil. Va dire à mes parents que je n'ai pas peur ; je meurs en Français et en communiste. " Le soir, bouleversé, j'expose le cas à Manouchian. Mais nous n'avons pas les moyens de le sortir de là. Nous ne pouvons rien. Je ne suis pas allé à Argenteuil...

" L'hôpital non plus n'est pas une bonne idée. J'en prends conscience, un jour, en rasant le docteur Friedrich, le fameux commentateur de " Radio Paris ". Alors que je suis penché au-dessus de lui, il me lance, tout à trac : " Vous savez, beaucoup de Français rêvent de me trancher la gorge et donneraient cher pour se trouver à votre place. " Avait-il lu dans mon regard ? J'ai beaucoup de mal à contrôler le tremblement de ma main : " Mais non ; pas moi ! "... Certains moments ont atteint la perfection, bien avant d'avoir été magnifiés par la mémoire. Comme ce banquet présidé par le docteur Kaldjian, pour lequel Manouchian nous réunit, un soir de mars 1943. Il fit le point de la situation. À l'est, les nazis avaient capitulé devant Stalingrad ; l'union des Alliés se renforçait ; en France même, les forces de la Résistance se regroupaient autour du général de Gaulle... Notre euphorie, ce soir-là, naît-elle de ces bonnes nouvelles ? Est-elle suscitée par la force de conviction de l'orateur lui-même ? S'il nous presse de nous engager, s'il décrit avec tant de feu et tant de vie la guérilla urbaine, n'est-ce pas qu'il vient d'en vivre lui-même l'expérience dans les jours précédents ? Je le vois transfiguré ; l'égal des plus grands orateurs. On a la sensation de la victoire à portée de main.

" Le docteur Kaldjian le félicite. Le banquet s'achève sur un récital donné par Knar et Micha Aznavourian. Ils interprètent le grand troubadour du Caucase : Sayat-Nova... Manouchian dit quelques poèmes et, comme il adore chanter, il entonne les chants révolutionnaires, tant arméniens que français. Le Chant du départ est son préféré. Tout à coup deux gardiens de la paix qui font leur ronde paraissent dans l'encadrement de la porte, comme surgis de nulle part, et demandent ce que signifie tout ce bruit. Et Manouchian : ''C'est un mariage !''. Nous les invitons à trinquer. Ils ne se font pas prier. En partant, ils nous recommandent de bien masquer les lumières. Pour la défense passive... Un mariage ! Quelle magnifique réponse ! Et, sous la plaisanterie, le sens profond de cette fête. Ce soir-là, Manouchian était heureux : le poète épousait la révolution. Tout de suite après ce banquet, en avril 1943, je vais trouver " Lass " : Louisa Aslanian, la poétesse qui sert d'agent recruteur chez les FTP (elle périra, ainsi qu'Arpiar, son mari, à Auschwitz). En apprenant mon engagement dans la lutte armée, elle me dit : " J'espérais bien que tu le ferais. " Peu après, Manouchian m'incorpore à une équipe de jeunes sous son commandement, dont il me dit : " Tu verras, ils ont une grande expérience. " Il s'agit de Marcel Rayman et de Thomas (Tamas) Elek, un jeune étudiant juif hongrois qui me ressemblait comme un frère...

" Vous pensez que j'ai peu parlé du poète ? Au contraire. Je n'ai pas cessé. Croire que Manouchian était poète à certaines heures et révolutionnaire en d'autres, et homme pendant ses heures de loisir relève de la plus grande absurdité. Il était les trois à la fois. Et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Oui, poète, Manouchian l'était dans toute la plénitude du terme : ''Au commencement est l'Acte.'' Bien avant le Verbe. Sa vie était le laboratoire de son ouvre. Sa mort est plus riche d'enseignements que des traités d'éthique, elle nous bouleverse plus que toutes les bibliothèques réunies !... Il est une image d'actualité. Ou, plutôt, d'éternité, pour laquelle on donnerait tous les plus beaux poèmes du monde : celle qui montre Manouchian amaigri, marqué par les tortures, quelques instants avant l'exécution. Il parle à ses camarades : il sourit. Il se tourne face à la caméra ennemie : il sourit. Où trouve-t-il la force de nous sourire ? En nous. Et, au-delà de nous, à tous ceux qui viendront après. Bien après "...

Propos recueillis par

Jean Morawski

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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 21:00

Par Michel Dreyfus, historien

Arrivé en France 
à dix-neuf ans, 
Missak Manouchian avait échappé, 
enfant, au génocide des Arméniens par les Turcs. L’Affiche rouge fit de son groupe des FTP-MOI le symbole de l’engagement 
des « étrangers » 
dans la Résistance.

Né le 1er septembre 1906 à Adyaman dans la partie arménienne de l’Empire ottoman, Missak Manouchian fut élevé dans le souvenir du massacre des Arméniens de 1894-1896. Il n’avait que neuf ans quand les Turcs recommencèrent ces massacres et leur donnèrent la dimension d’un génocide. Lui-même échappa à la mort, mais après avoir perdu presque toute sa famille, il fut recueilli avec son frère dans un orphelinat du protectorat français de Syrie.

En 1925, il arriva en France où il se fit embaucher aux usines Citroën à Paris comme tourneur. En 1934, il adhéra au Parti communiste. Membre du Groupe communiste arménien lié à l’organisation de la Main-d’œuvre immigrée (MOI), il devint responsable de son journal, Zangou, du nom d’un fleuve arménien. En 1938-1939, il était secrétaire de l’Union populaire arménienne, organisation de gauche dans laquelle les communistes se montraient extrêmement actifs.

La Seconde Guerre mondiale devait bouleverser l’itinéraire de Missak Manouchian. Il semble avoir d’abord été arrêté et interné comme étranger puis incorporé et affecté dans une usine de la région de Rouen. Revenu à Paris après la défaite de juin 1940, il poursuivit son action communiste dans les milieux arméniens. Il s’engagea définitivement dans la lutte à partir de l’invasion de l’URSS par les armées nazies, le 22 juin 1941. Il avait même été arrêté avant cette date mais, interné au camp de Compiègne dans l’Oise, il fut libéré au bout de quelques semaines, aucune charge n’ayant pu être relevée contre lui.

Missak Manouchian devint alors responsable de la section clandestine arménienne de la MOI, puis en février 1943, il fut versé dans les Francs-tireurs et partisans (FTP) de la MOI parisienne, groupes armés constitués sur le modèle des FTP, en avril 1942 sous la direction de Boris Holban, juif, qui était né en Bessarabie. En juillet 1943, Missak Manouchian devint, sous le pseudonyme de Georges, le commissaire technique des FTP-MOI, et ce en remplacement du Tchèque Alik Neuer qui était tombé aux mains de la police française. Puis il fut le principal dirigeant des FTP-MOI parisiens à partir d’août 1943.

Le groupe Manouchian constitua à lui seul une véritable organisation internationale puisque combattirent dans ses rangs deux Arméniens, (Missak Manouchian et Armenak Manoukian), un Espagnol (Celestino Alfonso), des Hongrois (Joseph Boczov, Thomas Elek, Imre Glasz), des Italiens (Spartaco Fontano, Cesare Luccarini, Rino della Negra Antoine Salvadori, Azmadeo Udsséglio), des Polonais (Maurice Fingercwaig, Jonas Geduldig, Léon Goldberg, Stalislas Kubacki), une Roumaine (Olga Bancic) et des Français (Georges Cloarec, Roger Rouxel et Robert Wtitchitz).

Tous furent arrêtés en novembre 1943. Leur procès, qui eut lieu en février 1944, fut prétexte à une vaste opération de propagande visant à dresser l’opinion contre la Résistance. Il donna lieu à une campagne de presse intense : le 19 février 1944, soit quatre jours après la première audience, le procès Manouchian fit la une des journaux et ne devait plus la quitter jusqu’à son épilogue. Le verdict – 22 condamnations à mort – tomba le 21 février et, le même jour, tous furent fusillés, à l’exception d’Olga Bancic qui devait être décapitée en Allemagne en mai 1944.

Afin de donner un écho sans précédent à ce verdict, 15 000 affiches furent placardées sur les murs de Paris. En utilisant un montage habile, la propagande nazie entendait, avec l’Affiche rouge, jouer sur les ressorts traditionnels des sociétés en temps de crise, donc sur la xénophobie et le racisme. Mais ce fut un échec total car la réaction de la population fut toute différente : elle prit en sympathie les martyrs du groupe Manouchian qui devaient devenir des symboles de la lutte contre le nazisme à quelques mois de la Libération. Par la suite, le poème d’Aragon, l’Affiche rouge, écrit en 1955, devait perpétuer leur souvenir. Puis l’Affiche rouge fut mise en musique et chantée par Léo Ferré en 1959 ; d’autres chanteurs, parmi lesquels Marc Ogeret, chantèrent aussi l’Affiche rouge. Les membres du groupe Manouchian reposent maintenant au cimetière d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et une stèle a été érigée à leur mémoire.

En 1985, une polémique éclata à partir de la diffusion d’un film, Des terroristes à la retraite, qui accusait le Parti communiste clandestin d’avoir lâché, voire vendu, le groupe Manouchian. Au-delà de cette grave accusation qui ne fut jamais prouvée – et pour cause –, la lutte des membres des FTP-MOI entra à partir de cette décennie dans une actualité mémorielle marquée par un renouveau de réveil des identités sur fond de déclin du communisme. Les membres du groupe Manouchian apparurent alors, comme dit l’historien Denis Peschanski, comme des « laissés-pour-compte de la mémoire nationale, victimes d’une forme de nationalisation de la Résistance dont on n’aurait pas reconnu la diversité des composantes ».

 Michel Dreyfus

http://www.humanite.fr/node/449103

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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 20:58

 

L’Humanité publie un hors série en hommage aux combattants FTP MOI du groupe Manouchian fusillés au Mont-Valérien il y a soixante-dix ans

«Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant». Ce vers de Louis Aragon extrait de ce bouleversant poème inspiré par l’Affiche rouge est le titre du nouveau numéro hors-série de l’Humanité disponible dans les kiosques ou sur commande. Il y a soixante-dix ans, le 21 février 1944, en milieu d’après-midi, vingt-deux jeunes hommes (les deux plus jeunes avaient 19 ans et le plus âgé 46 ans) étaient fusillés par les nazis au Mont-Valérien. La seule femme du groupe, Olga Bancic, n’eut pas eu le droit de mourir avec ses camarades de combat: emmenée en Allemagne, elle sera décapitée à la prison de Stuttgart.

Epopée héroïque

Ainsi prenait fin l’épopée héroïque du groupe FTP-MOI de la région parisienne, dirigé par le militant communiste et poète arménien MIssak Manouchian. Six mois plus tard, Paris serait libéré, mais pour l’heure, les nazis et leurs supplétifs parisiens de la police de René Bousquet se vengeaient, tant qu’ils le pouvaient encore. C’est sûr, Manouchian et ses camarades, armés avant tout de leur courage, leur avaient mené la vie dure. Entre le printemps 1942 et l’automne 1943, au moment de leur arrestation, ils ont mené plusieurs dizaines d’actions contre les forces d’occupation (déraillement de convois de la Wehrmacht, attaques de détachements militaires…). Leur fait d’armes le plus retentissant fut l’exécution du général SS Julius Ritter, le responsable du Service du travail obligatoire (STO), la réquisition forcée de jeunes Français en Allemagne. Ces opérations avaient un impact politique évident, en donnant l’image d’une résistance toujours debout face à des Allemands et une police française de plus en plus inquiets.

"Terroristes"

Les fins limiers des brigades spéciales des renseignements généraux, environ deux cents policiers français tout dévoués à la collaboration, avaient organisé  une traque géante contre quelques dizaines de jeunes résistants (65 combattants et combattantes à Paris en 1943, estime l’historien Denis Peschanski) qui évoque «des étrangers engagés dans la libération de la France filés puis arrêtés par des policiers français oeuvrant au service de l’occupant».

Les nazis tentèrent d’opposer la population française à des «terroristes» étrangers et en majorité juifs. Ils organisèrent une opération de propagande. lls collèrent sur les murs une affiche sur laquelle apparaissaient les photos et les noms à consonance étrangère de dix condamnés: Grzywacz, Elek,  Wasjbrot , Witchitz, Boczov, Fingerweig , Fontano, Alfonso, Manouchian,   Et ce titre explicite : "Des LIBERATEURS? La LIBERATION! par l’armée du crime".  L’affiche eut sur les passants un effet considérable, mais contraire au but recherché par ses concepteurs. Elle devait stigmatiser des «terroristes», les Parisiens découvrirent des héros, y puisèrent une leçon de courage, une invitation à ne plus courber la tête. L’affiche est entrée dans l’histoire comme un hymne aux Résistants. Louis Aragon lui donna des paroles, onze ans plus tard, dans un poème que l’Humanité publiait en mars 1955, lorsque la Ville de Paris inaugura la rue du Groupe Manouchian dans le  XXème arrondissement. Puis en 1961, Léo Ferré le mit en musique sous le titre l’Affiche rouge.

L’hommage aux combattants du groupe Manouchian est une occasion de souligner le rôle des immigrés dans la Résistance française. L’historien Serge Wolikow retrace l’histoire de la MOI qui offrit un cadre de solidarité à ces jeunes gens et leurs familles  qui avaient  quitté leur pays, poussés par la misère sociale, les persécutions antisémites et anticommunistes. Ils venaient de Pologne, de Roumanie, de Hongrie, d’Arménie, mais aussi d’Espagne ou d’Italie. Ils participèrent aux luttes ouvrières contre la réaction,  à la victoire du Front populaire. Certains s’engagèrent dans les Brigades internationales au-delà des Pyrénées, avant de combattre dans la Résistance française, relate l’universitaire Jean Ortiz. Des antifascistes allemands et autrichiens prirent des risques énormes en menant une activité de propagande contre Hitler, en collectant de précieux renseignements pour la Résistance, explique l’historien Claude Collin.

On lira les témoignages exclusifs de Julien Lauprêtre, arrêté à seize ans pour fait de Résistance. Sa rencontre, en détention, avec plusieurs membres du groupe- Manouchian, Boczov, Alfonso, Elek- qui allaient être fusillés- ont marqué pour la vie celui qui allait devenir le premier dirigeant du Secours Populaire. Arsène Tchakarian, dernier survivant du groupe Manouchian, Léon Landini, du bataillon Carmagnole dans la région lyonnaise, André Schmer, l’un des plus jeunes résistants nous livrent de passionnants témoignages. Charles Aznavour, dont les parents, résistants et communistes venus d’Arménie, se souvient de Missak et de Mélinée.

On l’aura compris, l’histoire de l’Affiche rouge parle aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui. Soixante-dix ans après, la xénophobie, toutes les formes de racisme et d’anti-progressisme n’ont toujours pas rendu gorge. Pas étonnant que Manouchian et ses camarades inspirent des créateurs d’aujourd’hui, du  metteur en scène Robert Guédiguian qui tourna l’ Armée du crime en 2009, à l’écrivain  Didier Daenninkx, auteur d’un roman  Missak et de livres pour enfants sur la Résistance, à la dessinatrice de BD Jeanne Puchol, au groupe HK qui chante l’Affiche rouge dans le CD qui accompagne «vingt et trois étrangers et nos frères pourtant».

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 11:14

Bonjour à toutes et à tous,

 

vous trouverez ci-joint les revendications de notre syndicat pour l'année 2014.

 

Le tract est par ici,

 

 

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 17:56

Le 6 février toutes les raisons de manifester. 

 

Appel au rasemblement le jeudi 6 février devant la permanence du Député à Pontivy, 11h00.

 

http://mm1.cgt.fr/cgt/ExpDirecteAusterite.flv

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 20:37

Allons-nous accepter de confier la définition des règles et la régulation au secteur privé en lui donnant la capacité de remettre en cause nos législations et réglementations dans tous les domaines où les

firmes privées considéreront que ces normes (salariales, sociales, sanitaires, alimentaires, environnementales) constituent une entrave à leurs profits ?

 

L'affiche de la soirée conférence débat par ici

 


http://stoptafta.wordpress.com/2013/12/19/le-grand-marche-transatlantique-union-europeenne-usa/
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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 20:31

Communiqué  

 

 

Objet : Conférence-débat

 

 

Des négociations sont actuellement en cours sur un projet de Grand Marché Transatlantique entre l'Europe et les USA .

Sous prétexte de libre concurrence non faussée, l'objectif est de donner aux firmes privées la possibilité de remettre en cause nos législations et règlementations dans tous les domaines où elles considéreront que cela constitue une entrave à leurs profits.

Pour en savoir plus, et exiger le retrait de la France d'un tel projet, les organisations ci-dessous appellent à participer à la conférence-débat qui sera animée par :

 

Raoul-Marc  JENNAR

économiste, spécialiste des questions internationales et européennes

 

Lundi 27 janvier à 20h30

à la Maison des Sports, rue de la paix à PONTIVY

(parking de l'ancienne piscine couverte)

 

A l'appel de :

Front de Gauche(PCF-PG-FASE-GU), ATTAC-56, NPA, UL-CGT de Pontivy, FSU, Solidaires, Confédération Paysanne.

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 19:43

Mon Hôpital J’y tiens

 

SAUVONS L’HÔPITAL DE GUEMENE SUR SCORFF

 

NOS SERVICES DE PROXIMITE VONT FERMER

 

Le tract ici

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 19:34

APPEL A MANIFESTATION

SAMEDI 25 JANVIER 2014

10h30 Hôpital de Guémené sur Scorff

 

HOPITAL DE GUEMENE : Fermeture de la médecine confirmée

 

 Le jeudi 9 janvier dernier Mr THOMAS a annoncé  au Conseil de Surveillance les intentions de l’ARS (Agence Régionale de Santé) concernant la capacité du futur Hôpital. Celle-ci a clairement indiqué la fermeture  de la médecine (soit 15 lits), nous passerions ainsi d’une capacité de 45 à 30 lits. D’autre part elle a réaffirmé qu’elle n’était pas favorable au maintien d’une cuisine à Guémené.

 

L'ARS va créer un désert médical en centre Bretagne en inadéquation avec le discours gouvernemental

 

La suite de l'appel ici

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 19:32

 

 

Les usines de production Jean Caby de Lampaul-Guimiliau et de Quimper ont trouvé un repreneur.

« Toutes les deux ont été rachetées par Turenne Lafayette, qui possède, entre autres, la marque William Saurin, a annoncé ce lundi Gwenegan Bui, député de Morlaix. Et sans suppression d’emploi. » Cependant, l’usine de Lille reste aux mains du patron actuel.

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